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opere di Spinoza

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autori/La Court, Pieter : de

Biografia La Court, Pieter : de


«Représentons-nous un jeune fils de régent, conquis, comme tant d’autres à l’époque, par la philosophia nova et s’efforçant de trancher le noeud d’interminables polémiques en n’usant que de principes évidents, comme d’un couteau bien aiguisé. Nous pouvons imaginer que, séétant familiarisé au cours de ses études de droit (à Leyde ou à Utrecht ?) avec la notion de droit naturel, ainsi qu’avec une série de principes juridiques, tels que le droit contractuel, et en particulier la notion d’accord des volontés et, naturellement, celle de souveraineté, il ait énoncé, sous la forme des dissertations de l’époque, un certain nombre de thèses que nous retrouvons comme titres des chapitres du De Jure. Certes, il lui était impossible d’etre promu au grade de docteur en soutenant ces thèses, étant donné son projet de les mettre en application pour en finir une bonne fois pour toutes avec ses adversaires, les ecclésiastiques qui ne cessaient de rabâcher sur Orange (la prière publique), le danger du Socinianisme, la nécessité d’une intervention de l’autorité à l’encontre des hérétiques, et, en général, toutes leurs tentatives pour réaliser leurs ambitions politiques dans l’exercice même de leurs fonctions. Il n’aura donc pas trouvé de «promoteur» pour ses thèses, car les professeurs du Sénat auraient sans aucun doute provoqué un conflit. Les difficultés ne venaient pas du discours juridique en tant que tel. La pensée du contrat, de même que celle sur (l’origine de) l'Etat, n’avaient rien de révolutionnaire à proprement parler. Les notions de droit, de puissance et de raison étaient, il est vrai, en relation d’opposition critique avec celle de coutume, mais le maître Klenckius (?) n’avait pas rencontré là de véritables problèmes. Le danger se cachait plutôt dans la mise en oeuvre de cet ensemble d'idées. Notre étudiant, suffisamment informé dans son milieu (de Rotterdam?) de régents, sur les arguments invoqués contre les factions religieuses, aura plutôt soutenu un sujet de dispute moins controversé afin de pourvoir ensuite à la défense de ses thèses pour son propre compte. La structure du livre découle en effet des thèses et non de l’argumentation, laquelle, à vrai dire, est achevée dès le chapitre II. En outre, la péroraison est ajoutée purement pour la forme et non pour son contenu. Quant’à l’anonymat, nous l’expliquons tout simplement par le fait que notre jeune docteur ambitionnait une carrière administrative à laquelle aurait gravement nui une querelle avec des théologiens. Il partit, au service de la Compagnie des Indes Orientales, pour des «terres étrangères et lointaines» (aliae & longinquae terrae). Peut-être n’en est-il pas revenu, peut-être en a-t-il rapporté un autre regard sur les choses. Sans doute n’a-t-il jamais plus approfondi ni publié les Arcana Ecclesiasticorum. Mais que notre jeume étudiant ait eu l’ambition de pénétrer ces arcanes indique bien à quel point il en voulait à ses adversaires. Obnubilé par ces controverses, il n’a jamais pris la peine, une seule fois, de distinguer entre les différentes conceptions des théologiens sur les rapports de l’Eglise et de l’Etat. A strictement parler, il n’était pas non plus obligé de le faire, puisqu’il était convaincu, d’apporter une argumentation entièrement nouvelle. […] Nous conclurons que Constans fit honneur à son nom en reprenant telle quelle la tradition remontrante depuis Johannes Uytenbogaert à propos de la place de la religion dans l’Etat et du rapport entre l’Eglise et l’autorité civile. Toutefois, sur un certain nombre de points, ses arguments diffèrent totalement. Ils sont empruntés au nouveau discours sur la liberté qui commençait à prendre forme au milieu du XVIIe sitèle. Mais ce discours n’avait pas encore (pas plus, d’ailleurs, que par la suite) fourni de théorie univoque. Différentes conceptions circulaient à propos du droit naturel en soi, de la notion de liberté et de ce que devait être le pouvoir de l’Etat. Le plus remarquable, c’est cette présence très nette chez Constans de l’aporie typiquement néerlandaise que constitue la tension entre un concept de liberté entendue au sens moral (le droit et le pouvoir d’agir selon son propre jugement) et une souveraineté établie dans 1’intérêt de la cité» (H. W. Blom, Le contexte historique du De jure ecclesiasticorum, in Lucius Antistius Constans, Du droit des ecclésiastiques. 1665, trad. V. Butori, revue par J. Lagrée et P.-F. Moreau Centre de philosophie politique et juridique, université de Caen, Caen 1991, pp. IX-XI).


Opere dell'autore presenti nell'archivio

De jure ecclesiasticorum, liber singularis.